mardi 31 octobre 2017

Bilan de notre passage au nord de la Bolivie

Le parcours entre Tambo Quemado et Yunguyo a été moins difficile  qu'au Chili. Nous avons donc moins poussé les vélos...Ce sont des régions essentiellement agricoles que nous avons traversées : élevage de lamas, alpagas  et  moutons sur les hauts plateaux puis des bovins, des moutons et quelques porcs près du lac Titicaca. Ce sont de petits paysans majoritairement indiens ( cholos). Ils cultivent aussi fèves, pommes de terre ( dont ils préparent la plantation en ce moment), oignons, échalotes, petits pois. Nous avons vu quelques tracteurs quand le terrain est plat mais la plupart du temps tout le travail  se fait à la main avec des outils  simples traditionnels et les femmes participent. Elles ont conservé le costume traditionnel : la jupe (pollera) portée sur plusieurs jupons, un pull ou un gilet, un châle ou une sorte de couverture, un chapeau, souvent un petit chapeau melon et, sur le dos, toujours l'aguayo, tissu rayé et très coloré, pour porter  enfants, courses du marché ou produits que l'on va vendre.
Nous avons pédalé le long d'un dépotoir car ils jettent tout par terre. Le bas côté des routes est une véritable décharge. Et c'est la même constatation en ville. C'est extrêmement sale, même à l'intérieur des maisons: la notion d'hygiène est donc très relative d'un pays à un autre.
Les Boliviens sont en général très réservés mais dès qu'on leur parle en espagnol, ils se sentent comme rassurés et la conversation est possible. Ils posent alors beaucoup de questions, notamment celle du prix des vélos. Ils sont étonnés que l'on s'intéresse à leur vie, vie difficile en raison de l'altitude et des conditions de travail pénibles. Cependant, ils possèdent tous un smartphone qu'ils utilisent  beaucoup. Ce contraste entre pauvreté et modernité est assez surprenant.






















samedi 28 octobre 2017

De La Paz au lac Titicaca

Pour sortir de La Paz nous avons pris le téléphérique jusqu'à El Alto, mais, extraire rapidement d'une cabine de téléphérique un vélo bien chargé est assez sportif : la cabine continue à avancer et le guidon a plutôt tendance à se plier à cause du poids  des sacoches. Donc, difficile à manier. Nous nous en sommes sortis plus ou moins élégamment...
Nous voilà repartis sur l'altiplano, traversant la longue banlieue sur une route plate et large sur environ 50 km. Il y avait longtemps que nous n'avions pas connu cela !
Au fur et à mesure que l'on s'approche du lac Titicaca, les bosses réapparaissent, ça monte et ça descend et on a encore poussé les vélos! Les hébergements sont rares  sur cette route qui conduit au Pérou. Nous avons trouvé des chambres chez l'habitant, chambres très sommaires et d'une propreté douteuse (draps non changés). Dans ces villages, le marché s'installe dès le lever du jour avec les cantines en plein air et  ainsi les gens peuvent prendre le petit déjeuner ( soupe, sandwich, boisson chaude), les minibus s'arrêtent déversant les paysans venant vendre leur petite production, puis ce sont les enfants qui vont à l'école. Ils portent  un uniforme selon leur école, qu'elle soit publique ou privée. De toutes petites épiceries vendent  ce dont on a besoin au quotidien pour se nourrir et en particulier de grandes bouteilles de boissons sucrées (sodas). Sur les chantiers ou dans les restaurants on ne boit pratiquement que cela. On trouve très peu d'eau purifiée en Bolivie ce qui éviterait cette surconsommation de sucre. L'eau minérale est chère pour la majorité de la population.
Nous avons longé et souvent surplombé le lac Titicaca avant d'arriver à Copacabana. Ce lac, long de 200 km, est le lac navigable le plus haut du monde. Copacabana, petite ville touristique au bord du lac, est célèbre  pour la Vierge de la Candelaria, la sainte patronne de la Bolivie. En plus du pèlerinage annuel à Copacabana, chaque week end a lieu la bénédiction de voitures ou de camions devant la cathédrale. Mélange de profane et de religieux qui donne du travail aux marchandes de fleurs qui décorent les véhicules et aux photographes qui immortalisent ces bénédictions. Les voitures ou camions viennent de Bolivie ou du Pérou tout proche.
Nous avons joué les touristes en allant à l'Ile du Soleil ( La Isla del Sol), à 1 H 30 de bateau de Copacabana. Sur cette île où l'on cultive encore pommes de terre, fèves, petits pois, crosnes sur des terrains en terrasses, le tourisme a pris des proportions telles que l'on se demande si tous ces hôtels ou restaurants neufs ou en construction se rempliront un jour. C'est la fièvre de la construction. Certes, on y vend un peu d'artisanat ce qui fait vivre quelques familles mais l'avenir est-il seulement  dans le tourisme? En ce moment, par exemple, on ne peut visiter ou randonner que dans le sud de l'île.  A cause d'un litige entre une communauté du nord et une du sud, la partie nord n'est plus accessible par bateau et les sentiers du nord sont interdits aux visiteurs. Les populations du nord qui vivaient du tourisme sont sans revenus depuis plusieurs mois.
Demain, nous devrions arriver au Pérou. 


Sortie délicate de la cabine du téléphérique




Marchandes devant une école




Labour de printemps 





Traversée du détroit de Tiquina sur un bac





San Pedro de Tiquina : petit marché 





Entre San Pedro de Tiquina et Copacabana





Devant le lac Titicaca





Plantation des pommes de terre





Ce bus nous a doublés





Copacabana





Kantuta





Parée pour la bénédiction





Copacabana : coucher de soleil 






Isla del Sol : escalier pour monter au village de  Yumani




Isla del Sol : terrasses datant des Incas

jeudi 26 octobre 2017

La Paz, capitale administrative de la Bolivie et El Alto, sa banlieue

19 - 23 octobre

Après la solitude de l'altiplano, l'arrivée à El Alto, banlieue populaire aymara, est saisissante. Cette banlieue s'est formée avec l'arrivée de migrants venus de différentes régions mais surtout des hauts plateaux. Avec ses 900 000 habitants, elle continue à s'agrandir et s'étaler sur des dizaines de kilomètres. C'est un chantier permanent en construction.
De El Alto, à 4100 m d'altitude, on plonge sur La Paz,  située à 3600 m dans une sorte de cuvette dont les côtés sont totalement recouverts de maisons ou d'immeubles de briques qui s'accrochent à la montagne. Impressionnant ! 
La descente n'a pas été facile car des travaux étaient en cours sur l'autoroute que nous avons empruntée. Dans La paz, on nous a bien indiqué le chemin à suivre pour gagner notre hôtel au milieu des minibus et des taxis. Aucune rue n'est plate...
Dans la partie basse de la ville, ce sont les tours et immeubles modernes, les bâtiments administratifs, les ministères où les classes aisées, plutôt blanches,  habitent alors que plus on monte, plus la population devient métissée, indienne et plus pauvre.
Nous nous sommes promenés dans plusieurs quartiers. Dans le quartier indien, par exemple, imaginez qu'Auchan, Leroy Merlin et les restaurants d'une galerie marchande exposent leurs rayons dans la rue. Cela donne des trottoirs entièrement occupés par les étals de marchandises dans des rues bien déterminées : la rue où l'on vend des jeans, celle où l'on vend du matériel électrique, ou des lunettes, ou des fruits, ou des produits d'entretien, ou des pains, ou des tissus, etc. Il faut ajouter à cela les cris des vendeurs qui vantent leurs produits, les klaxons des minibus et des taxis, les odeurs de nourriture grasse car on mange dans la rue (moi, ça me dégoûte). C'est la cohue générale dans ces rues aussi pentues que celles de Montmartre sur des centaines et des centaines de mètres.
Dans d'autres quartiers de La Paz, même si les trottoirs sont un peu moins envahis par les vendeurs, c'est la foule également du lever au coucher du soleil, et même après.
Mais les quartiers semblent bien marqués socialement et ethniquement. Il suffit de voir comment la ville de El Alto, à forte population aymara, se développe en s'éloignant de La Paz et en conservant un mode de vie très ancré sur les traditions. Même l'architecture des nouvelles maisons, les "cholets "(cholo = indien + chalet = maison), est marquée par cette culture aymara dans les couleurs et les formes symboliques. Ces grandes maisons sont la preuve d'une certaine réussite sociale basée sur le commerce en particulier.   Parmi les traditions bien ancrées, il y a les fêtes populaires, surtout religieuses. En cinq jours, nous avons assisté à plusieurs défilés de danseurs accompagnés de fanfares ou de bandas. La mixité sociale n'est pas pour demain.
Nous sommes sortis de La Paz pour aller dans la Vallée de la Lune, dans la grande banlieue sud. Il s'agit de formations rocheuses érodées au milieu desquelles on peut suivre un sentier bien délimité.
Nous avons aussi  passé une journée à Tiwanaku, site préinca dont il ne reste que peu de vestiges, la plupart des monuments de ce lieu  cérémoniel  ayant été pillés par les Espagnols pour construire l'église et la ville. Ont échappé à la destruction ou  ont été restaurés d'imposantes stèles, la Porte du Soleil et quelques temples ou murs d'enceinte. 



La Paz vue d'un des téléphériques. Il y a 5 lignes de téléphériques entre La Paz et El Alto.


La Paz vue d'un téléphérique



La Paz - Quartiers modernes





La Paz  -Fresque avec les "zèbres", personnes bénévoles qui aident les piétons et essaient de ralentir  les véhicules
Manifestation d'indiens vivant près du Pérou  venus protester à La Paz pour que la route d'accès à leur village soit goudronnée.
C'était une promesse électorale



Marché indien - Riz et autres produits soufflés bien colorés. Ça se mange.




El Alto - Rue occupée par le marché du dimanche





La Paz - Défilé de danseurs et musiciens  pour célébrer la Vierge du Carmen





El Alto - Cholets -Immeubles aymaras





El Alto - Cholet





Valle de la Luna






Valle de la Luna





Tiwanaku - Stèle El Fraile






Tiwanaku - La Porte du Soleil





Tiwanaku - Une des 179 têtes du Temple Semi-souterrain

dimanche 22 octobre 2017

Sur l'altiplano bolivien

15- 19 octobre

Après le passage d'un col à 4650 m d'altitude, la route descend sur l'altiplano en longeant l'imposant volcan Sajama (6548 m). Sur l'altiplano poussent des touffes d'herbe dure, la paja brava, dont se nourrissent  lamas et alpagas que l'on voit partout. Les côtes ardues ont presque disparu mais c'est un vent glacial qui se lève et nous freine. On se croirait en Patagonie. De plus, la saison des pluies semble arriver avec un mois d'avance. Il faut donc se limiter à pédaler le matin si nous voulons apprécier le paysage : vallées ou gorges impressionnantes, formations rocheuses qui rompent la platitude de l'altiplano, au loin, des sommets enneigés.
Nous passons un après-midi à Patacamaya,  ville rurale animée mais chaotique : échoppes, petites boutiques qui font épicerie ou marchands de vêtements ou de téléphones portables, rues défoncées, poussiéreuses le matin et boueuses l'après-midi après la pluie, Boliviennes avec leur large jupe froncée, leur chapeau, leurs jambières en laine mais les pieds nus dans leurs chaussures plates. Sur le dos, elles portent toujours un balluchon, l'aguayo, aux couleurs vives. Elles n'aiment pas qu'on les photographie; même les jeunes sont hostiles aux photos. Quelques hommes circulent à vélo. Leur costume n'est pas aussi original que celui des femmes. Le long des routes, dans les rues, dans les restaurants, dans les toilettes, partout règne la saleté bien qu'il y ait l'eau courante maintenant.
A Tolar, dans le collège, des élèves de dernière année  répètent un texte poétique concernant l'eau, d'autres, des danses traditionnelles de cette région. Dans quelques jours, ils se produiront  dans un village voisin. Partout en Bolivie, le thème de l'eau est récurrent. La perte de son accès à la mer est un sujet souvent  traité dans les débats télévisés ou dans les slogans éducatifs.




Paja brava au pied des volcans Parinacota et Pomerape



Charquican : viande de lama séchée puis effilochée et frite, servie avec des pommes de terre, du  maïs et du fromage



Motel de l'altiplano bolivien



Toilettes publiques sur l'altiplano



Enclos de pierres pour lamas et alpagas



Troupeau de lamas





Erosion





Avant Curahuara de Carangas




Attention aux lamas !!!





Curahuara de Carangas : l'intérieur de l'église est entièrement recouvert de fresques du XVIIeme siècle parfaitement conservées



Campagne électorale



Patacamayo après la pluie



Bus d'un autre âge



Cholas boliviennes



Répétition avant le spectacle



Collégiennes devant une fresque dessinée et peinte par des élèves 



Rue de Tolar