dimanche 28 octobre 2018

Rencontres dans les vallées

La chaleur, la déshydratation et certainement une salade accompagnant du poulet ont eu raison de moi. Me voilà bloquée pendant 24 H dans un hôtel à Curahuasi : plus de forces et une forte douleur à l'estomac. Sur les conseils des propriétaires de l'hôtel, je vais à l'hôpital Diospi Suyana  qui n'a rien à voir avec celui de  Puno : bâtiments récents et propres, personnel disponible. Le diagnostic est  établi rapidement : il s'agit d'une  infection due à l'ingestion de crudités. Eh oui, nos organismes  sont sensibles aux crudités mal lavées alors que ceux des Péruviens les supportent sans problèmes. 20 mn de perfusion, quelques médicaments et, le lendemain, plus aucun symptôme  du mal.

Comme nous ne sommes pas des adeptes des 100  cols, pour passer un col à 4000 m d'altitude, sous la pluie et dans le brouillard, nous préférons prendre un taxi jusqu'à l'abra Sorllaca, puis nous enfilons  nos vêtements contre la pluie, descendons 30 km plus bas et perdons 1700 m d'altitude pour arriver à Abancay : ville accrochée à la  montagne, rues très en pente, chaussée en ciment  défoncée peu adaptée à la circulation à vélo, caniveaux  qui débordent, trottoirs encombrés de pierres et de détritus, ville sans  véritable intérêt pour nous. Elle nous sert juste de halte.
De là, nous repartons en direction de Santa Rosa, en suivant le rio  Pachachaca. Nous longeons  des gorges encaissées  dans la roche ocre rouge où pousse une végétation tropicale sèche : cactus, agaves, arbres buissonnants à longues épines (attention aux crevaisons des pneus !), quelques  plantations de bananiers et d'orangers.  C'est une vallée chaude. Peu de circulation, montées et descentes pas trop longues, bas côtés propres. Nous pédalons accompagnés par le bruit de l'eau et parfois par le cri des perruches qui volent en groupe.
Et puis nous faisons deux rencontres : un cycliste péruvien, Dany,  qui s'entraîne pour la compétition et qui semble fasciné par le Tour de France. Il nous suit, à notre vitesse, pour pouvoir discuter. Aujourd'hui, ce ne sera pas de l'entraînement pour lui! En même temps, nous  croisons une jeune Américaine, Rachel, qui voyage seule et n'est pas effrayée par les longues étapes ni les cols. Elle envisage d'emprunter les  trochas, les pistes qui traversent les Andes jusqu'au lac Titicaca.  Quelle sportive !
Le lendemain, après avoir croisé un Allemand qui va vers Cuzco,  c'est la famille Mercat que nous rencontrons. Les parents, Joanna et François et leurs 4 enfants, Adan (12 ans), Maya (9 ans) et les jumelles  Mila et Olga (5 ans), voyagent sur 3 tandems. Les deux grands sont musiciens, ils voyagent avec un piano et un violon. Une famille extraordinaire, pleine de vie, qui attire d'emblée la sympathie et  force l'admiration. Nous sommes ravis de les avoir rencontrés et d'avoir pu échanger sur leur voyage. Ce fut un rayon de soleil sur cette route.



Prêt pour la descente du col sous la pluie


Dans la descente du col




Abancay sous les nuages




Entre Abancay et Santa Rosa




Avec Dany, le cycliste péruvien




Rio Pachachaca




Village de la vallée







Gorges du rio Pachachaca



Vallée entre Abancay et  Santa Rosa




Rencontre avec une  mygale



Rachel, l'Américaine et Dany, le Péruvien






Dans les  gorges




Notre  hospedaje à Santa Rosa




A Santa Rosa

Rio Chalhuanca




Tillandsias  ou filles de l'air




Cyclo-voyageur allemand



La famille Mercat



Départ de la famille Mercat



Plaza de Armas de Curahuasi

mardi 23 octobre 2018

Les Andes : des descentes et des montées

Nous partons d' Ancahuasi, pensant que la route descendrait jusqu'à Limatambo (aux dires des locaux...). Que nenni ! Nous avons monté pendant 7 km pour descendre, enfin, pendant 27 km ! Une route en lacets, très pentue, d'où nous découvrons une vallée profonde, vertigineuse, aux pentes recouvertes de parcelles cultivées ou fraîchement labourées. Au fur et à mesure que nous descendons, la végétation devient tropicale : palmiers, cactus, arbres fleuris, bougainvilliers, hibiscus et des champs d'avocatiers.
Nous sommes à Limatambo où il fait chaud, plus de 30 degrés. Contraste avec la montagne 800 m plus haut où il fallait être bien couvert. Et puis, très peu de chiens sur ce parcours et une circulation assez calme. Un motard équatorien qui va vers Cuzco s'arrête pour nous saluer.
A Limatambo, nous visitons un petit site inca, ancien tambo, lieu de résidence et de culte réservé aux chasquis, les messagers de l'administration inca.
Le jour suivant commence par une longue descente de 20 km pour aboutir au rio Apurimac. Nous ne sommes plus qu'à  environ 2000 m d' altitude. Le décor est impressionnant dans les gorges : pentes recouvertes de végétation, cris stridents  des perruches en vol, torrent tumultueux. Mais il va donc falloir remonter cette vallée sur 26 km ! Les 9 derniers kilomètres sont en trop: pente trop raide, chaleur et fatigue. On arrête un pick up qui nous emmène à Curahuasi. Ouf !
 Aujourd´hui, les cultures rencontrées sont surtout les papayers et les manguiers et tout au long de la route, des échoppes offrent quantité de fruits, glaces  ou jus de fruits à déguster sur place. 


Descente vers Limatambo



Labour avant la plantation des pommes de terre




Descente vers Limatambo



Motard équatorien



Site de Tarahuasi à Limatambo



Limatambo



Place de Limatambo


Montée vers Curahuasi 



Rio Apurimac





Gorges de l'Apurimac




Papayers




L' Apurimac




Montée  vers Curahuasi


Dernier passage à Cuzco

La dernière étape vers Cuzco fut agréable : moins de chiens, bas-côtés larges et stables. En arrivant  à Urcos, nous retrouvons les longues côtes raides et un peu de pluie. A nouveau, nous croisons  un cyclo -voyageur français parti depuis plusieurs mois en Amérique Latine, en passant par la Colombie, l´Equateur et le Pérou. Il veut aller travailler une saison en Argentine dans une station de sports d´hiver. 
Nous nous arrêtons à Andahuaylillas pour y visiter la "Chapelle Sixtine du Pérou" de style baroque du 16e -17e siècles dont le plafond et une partie des murs sont recouverts de fresques, tableaux et dessins.
Comme nous n´avons pas envie de rouler dans la cohue de la banlieue de Cuzco, un taxi nous y reconduit. Une journée à Cuzco pour retrouver la vie citadine et découvrir d´autres lieux dont le marché San Pedro.
A l´auberge la Estrellita, nous échangeons longuement avec un couple de jeunes Belges qui, partis de Colombie, ont traversé l´Équateur et sont maintenant au Pérou avant d´aller vers la  Bolivie puis le Chili où ils retrouveront leur famille pour les fêtes de fin d´année.
Pour sortir de Cuzco, toujours les mêmes difficultés : montée ardue, la même que pour aller à Chinchero et circulation anarchique. A nouveau, un taxi va nous conduire à Tica Tica à la sortie de Cuzco. 
Nous entreprenons donc une traversée des Andes vers le Pacifique. Nous serons certainement amenés à prendre des bus vu le nombre de cols à plus de 4000 m à passer. 
Arrêt à Antahuasi, petite bourgade le long de la route nationale, jour de marché indien. On ne parle que quechua et les femmes tournent la tête lorsqu´elles voient un appareil photo. Respectons leur choix. Sur ce marché très rustique, on vend fruits, légumes, fromage, viande, articles d´épicerie et on peut y manger.
Nous avons suivi une longue vallée où l´on cultive toujours du maïs et où on élève des bovins. Les côtes sont longues mais pas trop pentues. On tient !!!


Andahuaylillas





Andahuaylillas : la Chapelle Sixtine du Pérou




Daniel en conversation avec un Péruvien amateur de vélo 



Vallée  vers Cuzco




Cuzco, cireur de chaussures

Au marché San Pedro



Au marché San Pedro



Au marché San Pedro, variétés de quinoa

Cloître du couvent de la Merced à Cuzco 



Entre Cuzco et Ancahuasi

La montagne aux alentours d' Ancahuasi 



Marché dominical à Ancahuasi





Daniel en campagne électorale




Vues d' Ancahuasi

De Sicuani à Combapata ( vu par Daniel)

Vers 7 H 30, nous quittons notre hospedaje sale et délabré (mais avec wifi pour faire le blog!). Il nous faut parcourir quelques kilomètres pour quitter enfin Sicuani la poussiéreuse. Mais la région est très habitée et les moments de vraie campagne sont rares. Dans les prés, les bovins sont nombreux. Plusieurs fois, nous voyons des femmes traire les vaches. La région est une zone de production de lait et de fromage. Dans les champs, c'est le binage et la préparation de la terre pour la plantation des pommes de terre.
Nous continuons notre descente vers Cuzco, un oeil sur le bord de la chaussée passablement déformé et l'autre oeil sur le rétroviseur  car la circulation est beaucoup plus dense qu'hier. Et dans le coeur de chaque conducteur péruvien, il y a un Fangio qui sommeille. 
Nous faisons un arrêt au site de Raqchi. On y rencontre là les vestiges assez importants d'un temple inca dédié au dieu Wiracocha. Des murs de pierre et d'adobe s'élèvent encore à plus de 14 m de haut. Peu avant le village de Combapata, nous croisons la famille Macé partie avant-hier de Cuzco. Nous restons un petit moment à échanger sur ce que nous avons fait les jours précédents. Ici, nos routes se séparent et nous laissons avec un peu de regret cette courageuse troupe qui va affronter la montée vers le col d'Abra la Raya mais...le vent dans le dos!
Pour nous, l'étape d'aujourd'hui s'arrête donc à Combapata car l'orage menace, le vent de face a nettement forci. Il faut maintenant appuyer sec sur les pédales pour arriver au village.



Vue de la fenêtre brisée de notre hospedaje à Sicuani


Embouteillage à Sicuani




Petit déjeuner dans la rue


Triporteur à Sicuani

Nouveaux lotissements




Traite de la vache dans le champ



Ruines de Raqchi, colcas ( réserves) 



Ruines de Raqchi, temple de Viracocha



La famille Macé, en route vers le col de la Raya