dimanche 11 novembre 2018

Derniers jours à Lima

Avant notre retour en France, nous sommes chaleureusement et amicalement hébergés chez Maria Ana et son mari, la famille franco- argentine connue en France. Ils sont d'un grand réconfort, nous aidant par leur présence et leurs conseils.
Pour des séances de laser, nous avons dû nous rendre plusieurs fois à la clinique El golf située dans San Isidro, le quartier des affaires de Lima. C'est toujours en taxi que nous nous déplaçons, traversant des quartiers résidentiels parsemés de parcs dans lesquels s'active une armée de jardiniers qui taillent, désherbent, tondent, plantent et surtout arrosent massifs, arbres et pelouses très vertes. Ici, on gaspille l'eau. Parfois, des camions citernes arrosent abondamment les parcs  alors que l'on sait  que dans  certains bidonvilles sur les collines avoisinantes, on n'a pas d'eau potable.
Le Lima que nous traversons lors de nos déplacements est aux antipodes de ce que nous avons vu dans les Andes. Fini les indiennes et leurs cheveux tressés, leurs chapeaux et leurs larges jupes froncées. Ici, ça ressemble plutôt aux Etats Unis : grosses berlines, trottoirs impeccables, presque brillants, tours de verre aux formes et couleurs variées, circulation intense, des péruviens en costume- cravate, et des femmes élégantes avec talons aiguilles. Dans les parcs, les gens courent, marchent, promènent leurs chiens, font du vélo sur les pistes cyclables...
Malgré mes douleurs, nous avons pu visiter quelques musées: le musée de l'or, un peu vieillot, le musée Amani, consacré en partie aux textiles précolombiens, le musée MALI, surtout intéressant pour les céramiques et textiles de l'époque précolombienne et le LUM, qui retrace les années sombres du Pérou, à l'époque du Sentier Lumineux.
Daniel s'oriente très bien dans le dédale de rues et de longues avenues qu'il parcourt à pied, s'arrêtant pour croquer quelques dessins.
Lundi, ce sera le retour en France et la convalescence.
Miraflores, au bord du Pacifique



Le marchand de glaces qui annonce son passage dans le parc avec une trompe



Arrosage du parc 



Parc de l'Amitié



Huguette prend racine



Textile de Paracas au musée Amani



Masque funéraire au musée de l'or











Céramique nazca au muée MALI



Céramique nazca 







Tableau peint par une femme indienne de la campagne (musée LUM)



Notre famille d'accueil à Lima

mercredi 7 novembre 2018

Pérou, du peuple inca au peuple canin (par Daniel)

Que nos amis les Péruviens y prennent garde : les chiens sont en train de prendre le pouvoir. Ils sont partout : dans les villes comme dans les coins les plus reculés des montagnes. Nous les avons vus passer dans les restos et même à l'hôpital. Dans les rues,  ils éventrent les poubelles, dans la campagne, ils fouillent les dépôts d'ordures sauvages.
Pour nous, cyclo-randonneurs, ils sont devenus une obsession. A l'abord d'un village, on ne se dit plus :"Ici, combien d'habitants ? " mais : "Ici, combien de chiens?". Le long des routes, certains jours, c'est un chien tous les 100 mètres (tous les sans maître?). Le chien est roi. Le chien péruvien ne connaît pas le collier ni la laisse, quoique, dans certains quartiers aisés de Lima, il est courant de voir des chiens habillés d'un manteau, tirer  des humains au bout d'une laisse.
Il va où bon lui semble. Son lieu de sieste  est même parfois le milieu de la chaussée. Il y a une similitude  frappante avec la vache en Inde. Le chien péruvien est-il en passe de devenir sacré? Bien que peu semblent avoir de maître, il nous est arrivé trop rarement de trouver un humain près de ses chiens aboyant sur notre passage pour  lui faire part de notre mécontentement en les voyant courir après nous. Bien peu rappellent leur bête. C'était plutôt une réponse du genre : "Il  garde la maison!" ou bien :"Il vient vous rendre visite !". Bref, on le laisse faire, on s'amuse presque de le voir à nos trousses. Ils font de même après les voitures, les motos-taxis ou les mini-bus... pourquoi pas après les cyclistes.
Quelle conduite à tenir vis-à-vis de ces chiens ? On se pose encore la question.
Certains cyclos s'arrêtent, d'autres non et les laissent courir derrière eux. Certains usent de pierres, d'autres de pistolets à eau ou autres pulvérisateurs.
Pour notre part, nous préférons nous arrêter pour faire face. Selon le jour, notre humeur et le comportement de la bête, on crie, on lui ordonne de retourner d'où il vient, on lui lance des pierres, on utilise parfois l'appareil à ultra-sons   ( si on l'a sous la main) ou même on peut lui parler calmement. Le fait de s'arrêter, en général, le déconcerte un peu et il s'arrête également.
Le plus dangereux est quand il déboule brusquement et que l'on risque de faire un écart vers la chaussée au moment où un véhicule est derrière nous. 
Bien sûr, sur le nombre de chiens rencontrés, peut-être bien peu avaient l'intention de mordre. Pour beaucoup, il y avait un aspect ludique dans leur chasse au vélo mais nous en avons rencontré certains qui montraient bel et bien les crocs.
Donc, pour nous, le danger est bien réel.
On se pose aussi toujours la question, à savoir :" Pourquoi  les  chiens courent-ils après les vélos ?"
On peut se dire : "C'est à cause des casques, des gilets fluo, de l'instinct de chasse de l'animal qui court après ce qui semble fuir devant lui".
Moi, je pense plutôt que les  chiens sont jaloux de ne pouvoir faire du vélo comme nous.





























dimanche 4 novembre 2018

Le vélo, c'est fini !

Tout allait bien, nous avancions tranquillement vers le Pacifique, sans trop souffrir.Nous avions mis les vélos sur un mini-bus pour éviter le passage d'un col à plus de 4000 m et en arrivant à Puquio, en retenant à bout de bras le vélo pour le déposer à terre, j'ai fait une belle torsion et me voilà avec une lombalgie. C'est très douloureux. A Puquio, direction hôpital. Comme à Puno, c'est un hôpital public vétuste, mal entretenu et poussiéreux, fréquenté en grande partie par des gens modestes, en particulier des indiens, des paysans, des gens à faibles revenus. L'organisation est kafkaïenne : on passe d'un guichet à un autre, pour avoir une consultation, pour payer les soins, pour payer les médicaments, pour une injection, pour avoir un certificat médical...Les couloirs sont envahis par les malades et leur famille. On sent un manque de personnel et de moyens pour bien prendre en charge les patients.
Pas question de rester à Puquio. Nous avons pu trouver un bus pour Lima avec sièges couchettes et qui accepte les vélos. Nous avons  donc à nouveau envahi la maison de nos amis avec nos vélos, les cartons d'emballage et les sacoches. Ils sont d'un grand soutien. La douleur persistant, notre assurance m'a à nouveau dirigée  comme l'an dernier vers la clinique El Golf,  pour un complément de soins.
Je pense que nous pourrons rentrer comme prévu le 13 novembre en espérant que la douleur va s'estomper...
Daniel dit :"c'est la malédiction de l'Inca."

Maison de nos hôtes à Chalhuanca, 



Nos hôtes à Chalhuanca


Entre Chalhuanca et Puquio




Dernier voyage des vélos



Direction hôpital en moto-taxi