mercredi 21 décembre 2011

Sel, sable, lagunes, volcans, geysers pendant 4 jours

Buenos dias,


Nous voilà en 4x4, les vélos bien amarrés sur le toit. Arturo, le chauffeur, et Charo, la cuisinière, nous accompagneront pendant ces 4 jours. Hébergements sommaires dans de petites auberges aux murs de sel ou de pierre avec très peu d'eau et l'électricité de 19 H à 21 H, le vent soufflant en rafales sur les toits de tôle.


Jour 1 - Nous quittons Tupiza, ses canyons et ses formations érodées aux multiples couleurs pour monter sur l'altiplano, à 4000 m d'altitude. Une panne de durite sur le véhicule nous montre que la solidarité n'est pas un vain mot sur ces pistes perdues : 2 autres 4x4 s'arrêtent, l'un d'eux va chercher la pièce de rechange dans la ville la plus proche et tous participent à la réparation. Et on repart ! Nous passons là où, au début du XX° siècle, les deux hors-la-loi Butch Cassidy et Sundance Kid ont volé une partie de la paye des employés d'une société minière, ce qui entraînera une chasse à l'homme et leur mort. Effectivement, cette région de Bolivie est riche en minerais : or, étain, plomb... Le paysage devient de plus en plus dénudé. C'est le domaine des lamas. La seule ville importante que nous traversons est Uyuni dont les abords sont jonchés de sacs poubelles en plastique noir, bleu, blanc qui volent partout, et ce sur des kilomètres, dans toutes les directions. Les ordures semblent être une véritable plaie ici mais personne n'a l'air de s'en préoccuper. Ces sacs plastique font hélas partie du paysage.


Jour 2-Nous partons du petit hôtel de sel à vélo pour pédaler pendant 30 km à 3650 m d'altitude, sur le plus grand lac de sel du monde qui renferme la moitié des réserves mondiales de lithium. Nous avons la chance qu'il ne soit pas entièrement inondé. 30 km de plat, certes, mais que de bosses dures. C'est le silence et la blancheur sous un ciel bleu intense. Un arrêt s'impose sur l'île d'Incahuasi, une des 29 îles du salar. Celle-ci est remarquable par ses cactus géants dont certains ont presque 1000 ans. Plus loin, l'eau recouvre le salar sur quelques centimètres. Etrange impression. Sommes-nous sur de l'eau? sur du sel ? sur la terre ? C'est assez magique de voir les montagnes se refléter sur cette immensité devenue bleutée alors que quelques minutes auparavant nous étions sur une surface étonnamment blanche. Tout autour du salar, on cultive le quinoa. Il commence à lever et déjà les pulvérisateurs sont en action, les traitements chimiques arrivent !
Jour 3- Journée sable, pierre, volcans, ornières, désert, poussière. C'est le Paris-Dakar à travers des paysages dénudés mais riches en couleurs : montagnes ocre, ocre rouge, rouges, bleutées, lagunes rouges, blanches, qui sentent le soufre ou dont certaines contiennent des dépôts importants de borax. Pas de végétation, des animaux : vigognes, lamas, vizcacha (sorte de lapin à longue queue et à pattes avant courtes comme un kangourou), des milliers de flamants roses. Côté vélos, ils sont plutôt rares. Des touristes en ont croisé deux avec 60 kg de bagages chacun. Il faut vraiment volonté, force et courage pour oser parcourir ce coin de Bolivie à vélo. Et nous en connaissons qui l'ont fait...Véritable défi que de se lancer dans cette aventure et avec parfois le vent en plus!
Jour 4- Nous franchissons les 5000 m (en voiture!). Aujourd'hui, geysers grondant, bouillonnant, crachant de la vapeur, le tout dans une âpre odeur de soufre, bains chauds à 30°, puis encore le désert, quelques lagunes dont une belle verte, un volcan imposant, le Licancabur (5960 m). Comment décrire avec des mots ces vastes espaces entourés de montagnes qui surgissent après chaque virage, ces couleurs qui nous émerveillent, ce vent qui nous happe dès qu'il se lève. Nous venons de parcourir une région sauvage et vierge à souhait où l'homme n'a pas encore trop posé son empreinte. Vu l'absence de vraies routes et des conditions climatiques extrêmes, nous espérons que ce paysage ne devrait pas être défiguré pendant encore plusieurs décennies.

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