lundi 2 octobre 2017

Canyon du Colca

Nous allons en bus jusqu'au Canyon du Colca. La route qui va d'Arequipa à Chivay traverse les quartiers périphériques d'Arequipa où viennent s'entasser les nouveaux arrivants pauvres, souvent originaires de la région de Puno ou de Cuzco. Il faut une heure pour sortir de la ville toujours embouteillée. Puis c'est la lente montée sur les hauts plateaux où la végétation devient rare. Il ne pousse que l'ischu, une herbe sèche dont se nourrissent  les lamas et les alpagas dont nous apercevons de nombreux troupeaux. Après un col à 4930 m, c'est une descente vertigineuse sur Chivay à l'entrée de la vallée du Colca. Peu de voitures à Chivay mais des triporteurs aux couleurs vives. Les  rues principales sont pavées, les autres sont en terre donc très poussiéreuses. Les femmes âgées portent encore le costume traditionnel :  robe longue brodée et  chapeau aux motifs brodés également.
Pour voir si nous supportons l'altitude, nous sommes à 3600 m, nous allons de Chivay à Yanque à pied. Il fait très chaud. Dans les champs, on prépare la terre pour les semis de printemps.On laboure, quelquefois avec un tracteur et le plus souvent avec deux bœufs, on irrigue les plants de fèves ou de petits pois. Les premiers canaux d'irrigation ont été construits par les Collaguas qui  furent ensuite colonisés par les Incas. Les  terrasses, dont seulement  la moitié est cultivée aujourd'hui, datent de la même époque.
A Yanque, en attendant un bus dont l'heure de passage est indéterminée, nous avons le temps d'admirer la belle église construite par les Franciscains mais l'un des clochers est soutenu par des étais. Il a souffert lors du dernier tremblement de terre de 2015. Au loin, on aperçoit le panache de fumée du Sabancaya, un proche volcan en éruption depuis deux ans. Pendant plus de trois heures, nous attendons un hypothétique bus et observons les activités de la petite place. Tout se fait dans la lenteur. Les colectivos, des minibus, ne partent que lorsqu'ils sont pleins. Les passagers attendent donc entre un quart d'heure, dans le meilleur des cas, et une bonne demi -heure avant que le colectivo ne parte. Les enfants qui sortent de l'école s'arrêtent ou traînent tranquillement leur cartable à roulettes, quelques femmes s'assoient pour bavarder sur un banc ou sur les marches d'une maison. Même les chiens ne courent pas, ils vont d'un bout de la place à l'autre, en suivant les passants.
Après avoir enfin réussi à rejoindre Cabanaconde en colectivo, nous faisons deux jours de randonnée dans le canyon du Colca : 1er jour, environ 12 km avec 1800 m de dénivelé en descente et en montée. On ne risque pas de se perdre tant les randonneurs sont nombreux. Les descentes sont pénibles : beaucoup de rochers ou de pierres qui roulent. J'ai bien souffert dans la première montée  : chaleur (25° / 30°) sans ombre + dénivelé + intestins qui protestaient. J'ai retrouvé la forme après une pause d'une demi-heure en dégustant un Coca Cola à l'ombre du petit étal de  Panchito qui se trouve à mi-montée: un endroit stratégique qui permet à Panchito de gagner un peu d'argent avec les touristes. Certains villages sont isolés. Ils ne sont ravitaillés  que par les mules, mules qui servent aussi à transporter les touristes fatigués. Pas très rassurant car les mules marchent plutôt du côté du ravin...  Nous trouvons un hébergement sympathique  à San Juan de Chuccho, chez Gloria : de petits bâtiments sommaires, herbe verte et vue sur les orgues basaltiques de la montagne. Reposant et inattendu. Le propriétaire et sa femme Gloria gèrent seuls tout l'ensemble assez écologique :chauffe-eaux solaires, lampes solaires dans les chambres, cuisine au feu de bois et un peu au gaz. Ils vont se ravitailler à Cabanaconde une fois par semaine avec cinq mules car  aucune route  n'arrive jusque-là. A côté, une classe unique de cinq élèves. L'institutrice vient donner un coup de main à  l'auberge pour le service du soir. On a vraiment aimé cet endroit. Le 2ème jour, nous remontons à Cabanaconde par un sentier muletier qui est plus facile que celui de la veille. 1200 m en remontée. On domine les gorges du Colca et les villages traversés.  Le panorama est superbe. Nous ne regrettons pas d'être venus randonner dans cette vallée..


Arequipa : écoliers d'une école privée



Arequipa :marchand ambulant



Marché d'Arequipa : tout est bon dans le mouton




Banlieue d'Arequipa



Route entre Arequipa et Chivay (1)



Route entre Arequipa et Chivay (2)



Cultures entre Chivay et Cabanaconde



Triporteur



Eglise de Yanque



Costume traditionnel de la vallée du Colca



Chapeau traditionnel de la vallée du Colca



Irrigation d'un champ de fèves et de petits pois



Le canyon du Colca






Descente dans le canyon





Remontée du  canyon



Carnet de voyage (5) :Yanque



Carnet de voyage (6) : canyon du Colca



Carnet de voyage (7) : Canyon du Colca et Cabanaconde

1 commentaire:

  1. patée par vos dénivelés à pieds!!!! même dans les Alpes je ne sais si nous en serions capable... vos photos sont magnifiques, continuez à profiter de chaque instant.. on pense à vous trés fort Régine

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