samedi 20 octobre 2018

Retour sur l'altiplano

Il y a presque un an, notre voyage se terminait près de Puno, à Sillustani.  Nous allons  le reprendre  à Pukara, évitant  de passer par Juliaca, ville sans intérêt. Nous devons démonter partiellement les vélos pour voyager en bus: retirer les pédales, tourner le guidon et enlever la roue avant, le tout enveloppé dans du film plastique pour emballage. La veille du départ, nous allons à la gare routière pour acheter les billets. Nous choisissons la compagnie Continental au vu des horaires qui nous conviennent et payons 50 soles pour 2 passagers, environ 15 €. L'employée nous précise  qu'elle nous donne un billet provisoire et qu'elle établira nos 2 billets le jour du départ et qu'il faudra payer un supplément de 20 soles par vélo, soit 40 soles en plus (12 €), qui seront payés au conducteur du bus. Nous partons donc démonter et emballer  nos vélos. Le lendemain, un taxi nous conduit à la gare routière. Ce n'est pas la même employée que la veille. Elle nous donne nos 2 billets respectifs et nous voilà prêts à monter dans le bus de la compagnie Continental que nous cherchons en vain sur le quai. Un employé de la compagnie Flores nous voit avec  nos vélos, regarde nos billets et nous indique que nous voyageons avec sa compagnie. En effet, nos billets ont été délivrés par la compagnie Flores et le voyage ne coûte que 15 soles par passager au lieu des 25 soles que nous avons payés la veille chez Continental. L'employée de Continental s'est donc mis 20 soles dans la poche ! On ne sait pas comment nos noms sont passés de  Continental à Flores. En tout cas, le transport des vélos nous a coûté 20 soles au lieu de 40 (10 soles par vélo). 
Il nous a fallu 5 heures pour aller jusqu'à Pukara et nous avons pu voir la route que nous allons reprendre en sens inverse. Le paysage change au fur et à mesure que nous nous approchons du col de La Raya. C'est le paysage de la puna avec les troupeaux de lamas et d'alpagas.
A Pukara,, remontage des vélos sur le trottoir, en une bonne demi-heure. Quelques villageois nous demandent où nous allons. Nous trouvons un hébergement simple à l' Hospedaje América, où nous revoyons  deux cyclo-voyageurs rencontrés à la Estrellita : Luis le portugais et sa compagne indonésienne. Une Américaine d'origine israélienne fait la route avec eux jusqu'en Bolivie.
Nous repartons de Pukara,  village de l'altiplano à 3800 m d'altitude,  où l'on fabrique les "toritos",  ces petits taureaux en terre que l'on place sur le toit des maisons en signe de protection et de force.
Les grands espaces de l'altiplano , la puna, sont recouverts d'ichu, cette graminée dont se nourrissent les lamas et les alpagas. On pratique aussi l'élevage de moutons et de bovins, parfois en petits troupeaux , parfois entravés et attachés au bord de la route. Nous retrouvons aussi les chiens et le vent. Comme la saison des pluies s'annonce, nous subissons quelques averses.. Quant à la route, elle est asphaltée certes, mais le revêtement est tout craquelé. On dirait de la mosaïque sans les joints, ce qui nous secoue constamment.
Arrêt à Ayaviri,  petite ville balayée par le vent qui a un air de far west,  avec sa multitude de tout petits commerces, ses vendeurs ambulants qui travaillent dans le froid, ses écoliers en uniformes à la sortie de l'école.
Nous  croisons un jeune couple de cyclo-voyageurs français partis pour plusieurs mois à travers l'Amérique du sud. De Cartagena  en Colombie, ils pensent aller jusqu'à Ushuaia.; Nous en rencontrons un autre, une Espagnole et un Argentin, qui  vont d'Argentine en Colombie.
Nous continuons à rouler sur du plat jusqu'à Santa Rosa où les troupeaux de bovins et d'ovins semblent plus importants ce qui explique que l'on fabrique beaucoup de fromages et de beurre  dans cette région;
Dans ces villages isolés, les femmes ont toujours les cheveux tressés, portent la "pollera ",  large jupe froncée et de gros bas en laines  avec des motifs traditionnels, un chapeau mais toutes ont un portable. La plupart des gens ici parlent quechua, même les enfants.
Et puis c'est la montée  du col de la  Raya, à 30  kilomètres de Santa Rosa. Nous partons tôt,  à  6 H du matin pour passer avant les orages qui se déclenchent  souvent en fin de matinée ou dans l'après-midi.  Les 18 premiers kilomètres se montent bien, sans être trop essoufflés.La  fin de la montée est un peu plus difficile donc plus lente mais sans avoir  à mettre trop souvent pied à terre. Nous grimpons dans une vallée entourée de sommets enneigés, avec des pentes recouvertes d'ichu.. Peu de circulation, pas de vent et un ciel presque dégagé. Dans ces villages de montagne, des investissements sont faits pour améliorer l'hygiène et réduire la pollution des eaux. A côté de chaque maison, sont construits des blocs sanitaires en ciment avec WC, lavabo, évier et eau potable , le tout relié à une fosse septique. Ce sont parfois des ONG ou des municipalités qui financent ces installations.  Nous sommes heureux d'avoir pu atteindre les 4330 mètres d'altitude. Au sommet, des vendeurs de souvenirs et d'artisanat viennent chaque jour proposer leur marchandise aux gens de passage, souvent dans le froid ou le vent. Quel courage !
A environ 15 km plus bas, petite pause aux sources chaudes d'Aguas Calientes où plusieurs bassins invitent à la détente, avec de l'eau de 39° à 44°.
La descente se fait sur plus de 30 km, jusqu'à Sicuani, une ville  moche, poussiéreuse, aux trottoirs défoncés  ou encombrés de pierres où tout semble désorganisé. Pourtant, nous assistons à un défilé  d'enfants et de leurs parents en costumes traditionnels  avec danseurs et musique  qui fêtent l'anniversaire de la création d'un jardin d'enfants. Les costumes, très colorés, sont loués à Juliaca. Nous sommes toujours surpris par ces contrastes entre le quotidien de ces familles qui vivent chichement, sans trop de commodités et  l'exubérance de leurs fêtes.


Torito de Pukara



Luis, sa compagne et une Américaine en direction de la Bolivie




Une Espagnole et un Argentin qui eux remontent vers la Colombie





Remontage des vélos à Pukara



Sur l'altiplano




L'ichu sur la puna




Fermes sur l'altiplano


















Cyclo-voyageurs allant de Colombie à Ushuaia




Cimetière à Santa Rosa




Clocher de l'église de Santa Rosa




Couple d'épiciers à Santa Rosa




Chunos, pommes de terre déshydratées




Rue de Santa Rosa





Dans la rue





Cantine ambulante





Montée vers le col de la Raya




Toilettes modernes sur la puna





Tombes sur l'altiplano





Lamas





Arrivée au col





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Vendeurs à 4300 m d'altitude





Dans la descente





Voie de chemin de fer Cuzco - Puno pour train de luxe




La route longe la ligne de chemin de fer





Piscine d'eau chaude à Aguas Calientes




A Aguas Calientes











Fête anniversaire à Sicuani





Mère et fille

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